L’empire romain… par le menu / Dimitri Tilloi-D’Ambrosi ; [préface de Yann Le Bohec]. Arkhé, 2017. 186 p. (Homo Historicus). ISBN 978 29 18682 36 3.
Agrégé d’histoire, Dimitri Tilloi-D’ambrosi enseigne à l’Université Lyon III.
Voici ce qu’écrit Yann Le Bohec dans sa préface : « Le livre qu’à écrit ce jeune auteur conjugue avec bonheur une écriture coulante et une érudition sans failles. C’est du sérieux agréable à lire. Son style est plaisant et ses références pertinentes ; il utilise avec bonheur des sources fort variées et une bibliographie resserrée. »
Passé l’avant propos et une courte introduction, « Dis-moi ce que tu manges », le livre s’articule en trois parties, découpées en courts chapitres.
Préparer. « Faire son marché à Rome ». « Les aliments, des marqueurs socioculturels. » « Art de la cuisine et bouillie populaire. »
Manger. « Inviter et être invité, l’hospitalité romaine. » « Au cœur du triclinium. » « Au-delà du mythe orgiaque. »
Digérer. « Manger pour se soigner ». « La diététique en pratique. » « Latrines, égouts et squelettes. »
Des marchés d’Ostie, le port de Rome, et de la capitale, aux latrines et aux égouts, la boucle est bouclée, avec une courte conclusion qui explicite le propos de Dimitri Tilloi-D’Ambrosi, synthétisant une approche à la fois historique et anthropologique : « Si percer les mentalités de sociétés éloignées dans le temps n’est jamais une tâche aisée, l’alimentation constitue une fenêtre ouverte sur les temps anciens. »
Pour nous faire connaître l’alimentation des Romains, celles des pauvres à base de céréales et d’huile d’olive, et celle des riches, qui se préoccupe peu du circuit court, l’auteur utilise toutes les données disponibles actuellement.
Dimitri Tilloi-D’Ambrosi explore méthodiquement les sources anciennes, les études historiques, archéologiques, anthropologiques, en gardant un œil sur l’historiographie, sur l’art antique, les fresques et les mosaïques, mais aussi sur la littérature et le cinéma, avec le genre du péplum, qui en popularisant le banquet romain et ses dérives, l’orgie mêlant excès de nourriture, de vin et de sexe, a fourni une vision assez déformée de la réalité. Le lecteur pourra découvrir en fin de volume quelques recettes du grand cuisinier Apicius.